Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 2.djvu/192

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faction. Ceux qui, dans leur jeunesse, ont vu l’illustre siogoun croient le revoir.

— Que me veut-on ? dit Taïko.

Les émissaires n’osent plus parler.

— Eh bien ! dit Taïko en fronçant le sourcil et en posant la main sur son sabre.

— Voici : pendant que tu bats les ennemis du pays, Mitsou-Fidé, à qui tu as confié la direction du royaume, s’est emparé du pouvoir.

À cette nouvelle, le visage de Taïko passe successivement de la surprise à l’inquiétude, à la fureur.

Un homme qui tient une lumière accrochée à l’extrémité d’une tige de bois horizontale, l’approche du visage de l’acteur afin que le public ne perde rien du jeu de sa physionomie.

— Partons ! partons ! s’écrie-t-il, ma présence seule peut rétablir l’ordre dans le palais.

Il confie le commandement de ses troupes à un de ses généraux et quitte la scène par un chemin qui traverse le parterre et se perd dans les plis d’une draperie.

La scène pivote sur elle-même et découvre l’intérieur d’une pagode.

Taïko entre. Il demande à se reposer et à passer la nuit dans la pagode. On lui annonce que Mitsou-Fidé vient d’arriver avec sa femme et sa mère. Ils voyagent et se sont arrêtés là.