Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 2.djvu/223

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mette ses hommes sous les armes, qu’il surveille la plage et la ville. N’y a-t-il pas un lieu où doivent se réunir les chefs du complot ? ajouta-t-il en s’adressant à Omiti.

— Il y en a un, dit la jeune fille, c’est la maison de thé du Soleil levant.

— Eh bien, il faut faire cerner l’auberge et s’emparer des agitateurs. Veux-tu, maître, que je me charge de faire exécuter tes ordres ?

— Tu me rendras heureux, ami, en faisant cela.

— Je te quitte, seigneur, dit Nagato, ne t’inquiète de rien, et livre-toi tout entier à la joie d’avoir retrouvé celle que tu aimes.

Le prince s’éloigna.

— Que veut-il dire ? pensait Omiti toute surprise, « celle que tu aimes », de qui parle-t-il ?

Elle était seule avec le roi et n’osait lever les yeux. Son cœur battait violemment. Fidé-Yori, lui aussi, était troublé, il ne parlait pas, mais contemplait la charmante enfant qui tremblait devant lui.

La jeune fille, toute rougissante, tournait entre ses doigts une petite branche desséchée qu’elle tenait.

— Qu’as-tu donc dans la main ? lui demanda le siogoun doucement ; est-ce un talisman ?

— Tu ne reconnais pas la branche de ci-