Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 2.djvu/231

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ver les caractères qui composent mon nom, et l’on tape dessus soir et matin.

— Comment ! s’écria Kiomassa, Fidé-Yori a fait graver sur cette cloche ces mots : Désormais ma maison sera tranquille.

— Je te dis, moi, que tous les caractères de mon nom composent cette phrase et que c’est sur mon nom, en le maudissant, que l’on frappe avec le maillet de bronze.

— Je ferai savoir au siogoun que cette coïncidence te blesse, dit Kiomassa, sans rien perdre de sa placidité.

Il revint à Osaka et raconta comment il avait été reçu par Hiéyas. L’insolence moqueuse et la querelle futile imaginée par l’ancien régent indiquaient suffisamment les intentions hostiles de ce dernier, qui ne cherchait même pas à les déguiser.

— Cette conduite équivaut à une déclaration de guerre, dit Fidé-Yori ; nous devons la considérer comme telle. Cependant, n’attaquons pas, laissons Hiéyas s’avancer ; il ne le fera pas sur-le-champ ; nous aurons, sans doute, le temps de recreuser les fossés autour de la forteresse ; qu’on se mette à l’œuvre tout de suite.

À quelque temps de là Fidé-Yori répudia sa femme, la petite-fille de Hiéyas, et la renvoya à son grand-père. Il annonça en même temps son mariage prochain avec Omiti, à