Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 2.djvu/57

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ques coups de feu brillèrent, le combat commença. L’ennemi était supérieur en nombre. Au premier choc, il repoussa les hommes du siogoun.

— Pourquoi Aroufza ne s’ébranle-t-il pas ? disait Je siogoun ; est-ce une trahison ? je ne comprends vraiment rien à ce qui se passe.

On entendit des pas nombreux et précipités dans la tour, et tout à coup Yoké-Moura sortit sur la plate-forme.

Il tenait entre ses bras une grosse botte de paille de riz. Les hommes qui le suivaient portaient des broussailles.

Le général écarta vivement les courtisans et même le siogoun. Il forma un énorme bûcher, puis il y mit le feu.

La flamme s’éleva bientôt, claire, brillante ; sa lueur illumina la tour et empêcha de voir dans la plaine que le crépuscule envahissait.

Yoké-Moura, penché par-dessus la balustrade, abritait ses yeux avec ses mains et s’efforçait de percer la pénombre du regard ; il distingua une oscillation de l’armée d’Aroufza.

— Bien, dit-il.

Et il redescendit rapidement, sans répondre aux nombreuses questions dont on l’accablait.

Il alla se poster à quelque distance du point où devait aboutir le souterrain. Il était ter-