clair, de gros nuages filaient rapidement, couvrant et découvrant le fin croissant de la lune. On voyait au bout de la plaine le bois se découper sur l’horizon.
— N’as-tu aucune instruction à me donner, maître ? demanda Raïden lorsqu’ils furent tout près de ce bois.
— Observe et souviens-toi de ce que tu auras vu, dit le prince ; je veux savoir si le camp de l’ennemi n’est pas attaquable par un point quelconque ; en ce cas j’appellerai Harounaga, qui est encore à Soumiossi, et nous essaierons de battre Hiéyas. De toute, façon nous tâcherons de surprendre quelques-uns de ses projets.
Déjà les sentinelles avaient signalé les arrivants. Elles crièrent :
— Qui vient là ?
— Des messagers ! répondit Raïden.
— D’où viennent-ils ?
— D’Osaka ; c’est le général Attiska qui les envoie.
— Savent-ils le mot de passe ?
— Mikava ! cria le matelot.
Un soldat s’approcha avec une lanterne, Alors, le prince tira de sa ceinture la plaque de fer sur laquelle était gravées les feuilles de chrysanthème.
— Venez, dit le soldat ; le maître vous attend avec impatience.