Page:Gautier - L’art moderne, Lévy, 1856.djvu/62

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en arrière de la bacchanale se tiennent Sénèque et sa femme Pauline, Juvénal l’hyperbolique, Pétrone l’arbitre des élégances, Perse, Lucain, Tacite, Suétone, Plutarque, Pline et les lettrés chrétiens, qui, déjà se mêlent à eux, les Polycarpe, les Irénée ne pouvant renoncer, malgré la ferveur de leur foi nouvelle, aux séductions de l’éloquence profane, chrétiens par l’idée, païen par la forme.

Un groupe composé des empereurs Trajan, Adrien, Titus, Sévère, Marc-Aurèle, accompagné d’Epictète, semble plein de tristesse à la vue de cette décadence de la grandeur romaine. D’autres, tels que Théodose, Valentinien, suivent le labarum de Constantin. Leur théorie se grossit en route de Tertullien, d’Origène, de Lactance, de Grégoire de Nazianze, de Basile, d’Ambroise, etc. ; auprès de Julien l’apostat, l’esprit ingénieux qui voulut faire une restauration archaïque et philosophique du paganisme, on remarque Symmaque, Libarius, Celse, Arius, Jamblique. C’est là la dernière protestation de polythéisme, le suprême soupir du monde antique.

La frise circule maintenant sur la prise de Rome par Attila. C’est là que le peintre a placé l’invasion des races du Nord ; elles s’avancent guidées par les dieux groupés dans un chariot de forme barbare que traîne la vache Œdumia. Aux mamelles de cette vache se penchent en rampant le géant Imer et le dragon que Surtur le Noir conduit. – Parmi le groupe divin, on distingue Odin appuyé sur son frène, et Frippa qui tient une branche d’aulne ; Thor, armé de son marteau d’or ; Niord, Balber, Tyr, Brayé, Iduna, l’aveugle Holder, Vidar qui marche dans l’air, Vali l’archer, Freya qui pleure des larmes d’or, Valla étincelante de bracelet, de colliers et de riches parures, et Forsete