Page:Gautier - L’art moderne, Lévy, 1856.djvu/68

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de l’avenir ; elle commence et finit comme toute chose humaine, par un mystère. Elle a été lente dans la haute antiquité, libre en Grèce, égarée à Alexandrie, majestueuse, pompeuse et dévergondée dans les trois âges de Rome, barbare et accidentée jusqu’aux temps modernes, Où elle devient régulière et rapide.

Aux éléphants ont succédés les chevaux, aux galères les vaisseaux à vapeur, aux chariots et aux chars les locomotives. Le mouvement se poursuit avec un parallélisme parfait.

Il ne nous reste plus qu’à parler du sujet placé dans l’imposte, et que nous avons renvoyé à la fin de notre description comme résumant l’idée générale de ce gigantesque travail. Il est emprunté à la célèbre chanson de Béranger :


Peuples, formez une saint alliance,
Et donnez-vous la main.

Toutes les nations du monde ingénieusement personnifiées y célèbrent l’agape de la fraternité universelle. Ce n’est plus au fond des catacombes que les hommes s’embrassent et s’appellent frères. C’est à la pure lumière du soleil, qui s’en réjouit, que les peuples sans distinction de race, de couleur ou de caste communient dans l’intelligence et l’amour.