Page:Gautier - La Conquête du paradis.djvu/108

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

IX

UNE FÊTE CHEZ LE GOUVERNEUR DE L’INDE

L’un des Suisses gigantesques qui jetaient, à tue-tête, les noms et les titres des arrivants, à l’entrée de l’immense salle, toute resplendissante d’or et de lumière, cria, en dominant le brouhaha :

— Le marquis Charles de Bussy, capitaine des volontaires !

Le jeune homme entra, et il se crut dans une fête travestie tant, autour de lui, les nations et les costumes étaient mêlés. Les femmes presque toutes pourtant portaient le costume français, suivant du plus près possible les modes de Versailles ; et elles tenaient une place énorme avec leurs jupes à paniers.

Dupleix était debout, sous un dais fleurdelisé, près d’un fauteuil, très semblable à un trône, en habit tout chamarré d’or, traversé du grand cordon de Saint-Louis ; sa femme, à ses côtés, était assise.

Un grand espace restait vide devant eux, et les invités s’y avançant en bon ordre, venaient les saluer,