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XV

LE LION DE LA VICTOIRE

Un dîner de gala a lieu, ce soir-là, chez le gouverneur de l’Inde, au Jardin Neuf, où l’on est retourné aussitôt après la levée du siège, car depuis ce temps les jours se passent en fêtes et en réjouissances.

Cette victoire si importante, Dupleix l’a fait sonner bien haut, par politique, aux oreilles des princes indiens ; il a même écrit au Grand Mogol, pour lui faire savoir que les Français ont triomphé des forces européennes les plus considérables qui aient jamais paru dans l’Inde, et il a reçu de Delhi de vives félicitations. Son prestige a doublé, tandis que, aux yeux des indigènes, les Anglais n’ont plus aucune importance.

Parmi les hôtes d’aujourd’hui, on attend le prince Salabet-Cingh et Aly-Resa, le fils de Chanda-Saïb, le nabab dépossédé du Carnatic, puis tous les officiers, beaucoup de grands personnages, les hauts fonctionnaires et quelques riches banquiers arméniens.