Page:Gautier - La Conquête du paradis.djvu/313

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XXIV

LE PALAIS

Salabet-Cing, triomphalement, avait fait son entrée à Aurengabad, et, après un mois écoulé, les fêtes splendides de son avènement continuaient d’enchanter tout le pays de Golconde.

Sous le prétexte de mieux protéger la ville, mais en réalité pour la tenir sous ses canons, et rester le maître en toutes circonstances, Bussy avait installé sa petite armée dans la forteresse, qui dominait toute la cité. Il avait établi, parmi ses hommes, une sévère discipline, pour sauvegarder, aux yeux des Maures, en évitant tout excès, la dignité et le prestige du soldat français. Mais, dans l’intérieur du fort, il n’y avait pas d’habitation digne du rang que devait tenir le favori du roi, et Salabet s’était réservé le plaisir de lui choisir lui-même sa résidence.

C’est pourquoi, ce jour-là, Bussy, qui avait auprès de lui Kerjean, son second dans cette expédition, vit s’avancer vers lui, majestueusement, un hadjib