écrit un poème plus parfait que celui-ci, dit le prince de Nagato.
— C’est de ce poète, en effet, que je me suis inspirée, dit la Kisaki en souriant de plaisir. Mais c’est à ton tour de lire, Ivakoura, ajouta-t-elle en levant les yeux sur le prince.
Le prince de Nagato déploya son éventail et lut :
« La chose que vous aimez le plus, que vous aimez mieux que nul ne pourrait l’aimer,
« Elle appartient à un autre.
« Ainsi le saule qui prend racine dans votre jardin.
« Se penche, poussé par le vent, et embellit de ses rameaux l’enclos voisin. »
— L’illustre Tikangué pourrait être ton frère, dit la Kisaki ; il n’est pas dans ses œuvres un quatrain supérieur à celui-ci. Je veux conserver l’éventail que ta main a illustré je t’en prie, abandonne-le-moi.
Nagato s’approcha de la reine, et, s’agenouillant, lui remit l’éventail.
Fatkoura, brusquement, récita ce quatrain qu’elle improvisait :
« Le faisan court dans les champs il attire les regards par son plumage doré.
« Il crie en cherchant sa nourriture.
« Puis, il retourne vers sa compagne.
« Et, par amour pour elle, il découvre involontairement le lieu de sa retraite aux hommes. »
La reine fronça le sourcil et pâlit légèrement. Un mouvement de colère fit battre son cœur car elle comprit que Fatkoura, par cette improvisation, dirigeait