Page:Gautier - Le Collier des jours.djvu/50

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.




XVI




Comment se fit la seconde et définitive séparation d’avec ma nourrice ?… Je ne le sais presque pas. Sans doute on dut l’entourer, cette fois, de précautions et de transitions qui rendirent le déchirement moins douloureux.

Je crois que cela commença par une partie de plaisir, où la chérie m’accompagnait, et elle resta, même, plusieurs jours avec moi.

D’ailleurs ce n’était pas rue Rougemont que nous allions ; de cette façon, je n’avais pas de méfiance.

On me confiait à mon grand-père, qui vivait, avec ses deux filles, sœurs de mon père, au Grand-Montrouge.

Un jardin !… des fleurs !… des arbres !… la vraie campagne !… Cela me séduisit tout de suite. J’étais grisée par tant de lumière, après la pénombre de l’impasse d’Antin. Le temple grec de la barrière Monceau, et même les beautés