Page:Gautier - Le Collier des jours.djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.




XXVI




En sortant de la maison, on suivait, à droite, la route de Châtillon pour aller voir le commandant Gruau, qui habitait, pas loin de chez nous. Au carrefour du Petit-Montrouge, après avoir passé devant la tourelle du puits public, badigeonné d’un si beau ton de sang, on n’avait plus qu’à traverser l’avenue d’Orléans : on y était.

Ce commandant Gruau, vivant là, avec sa femme et ses enfants, était un ami de M. B… ou plutôt, peut-être, le gérant ou le directeur de son entrepôt de vins. L’état social des personnes ne préoccupe guère les enfants et je ne sais en somme rien de précis, je ne suis pas même sûre du tout, que ce personnage fût commandant, ni même qu’il s’appelait Gruau.

La grande porte cochère, la petite maison à gauche, à droite l’immense chai, rempli de tonneaux géants, le beau jardin, dans lequel il