Page:Gautier - Le Japon (merveilleuses histoires), 1912.djvu/118

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la rendre heureuse par amour pour moi, comme j’aimerai mon époux en souvenir de toi.

— J’obéirai, dit Miodjin ; j’achèverai le sacrifice qu’une tendre amitié nous a imposé. Dès demain, j’accrocherai à sa porte le rameau emblématique.

— Merci, dit-elle, tu es un homme. Le ciel nous récompensera, dans une autre existence, d’avoir su, par dévouement, renoncer au bonheur terrestre. Adieu, mon frère… adieu.

— Adieu… adieu… » murmura Miodjin, tandis que Yamata s’enfuyait en essuyant ses larmes.

Et lorsqu’il ne vit plus voltiger son voile blanc à travers les arbres, il se jeta sur le gazon, pour étouffer le bruit déchirant de ses sanglots.


fin