Page:Gautier - Le Livre de jade, 1867.djvu/159

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Mon esprit semble dormir ; est-ce que mon esprit ne se réveillera pas ?

Je m’en vais dans la plaine toute chaude de soleil, et je laisse mes mains traîner sur les hautes herbes.

D’un côté je vois la forêt veloutée, de l’autre les montagnes gracieuses, poudrées par la neige et à qui le soleil met du rouge.

Et je regarde aussi la marche lente des nuages, et je m’en reviens, poursuivi par l’éclat de rire des corbeaux,

M’asseoir devant la feuille de papier qui demeure blanche sous mon pinceau.