Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/121

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Pharaon, les députations de prêtres et de notables tendirent vers lui leurs mains suppliantes, ou les laissèrent pendre sur leurs genoux, les paumes tournées en l’air. Quelques-uns même se prosternèrent les coudes serrés au long du corps, le front dans la poudre, avec des attitudes de soumission absolue et d’adoration profonde ; les spectateurs agitaient en tous sens leurs grandes palmes.

Un héraut ou lecteur, tenant à la main un rouleau couvert de signes hiéroglyphiques, s’avança tout seul entre les porte étendards et les thuriféraires qui précédaient la litière du roi.

Il proclamait d’une voix forte, retentissante comme une trompette d’airain, les victoires du Pharaon : il disait les fortunes des divers combats, le nombre des captifs et des chars de guerre enlevés à l’ennemi, le montant du butin, les mesures de poudre d’or, les dents d’éléphant, les plumes d’autruche, les masses de gomme odorante, les girafes, les lions, les panthères et autres animaux rares ; il citait le nom des chefs barbares tués par les javelines ou les flèches de Sa Majesté, l’Aroëris tout-puissant, le favori des dieux.

À chaque énonciation, le peuple poussait une clameur immense, et, du haut des talus, jetait