Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/123

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De chaque côté du brancard, quatre flabellifères agitaient au bout de hampes dorées d’énormes éventails de plumes d’une forme semi-circulaire ; deux prêtres soulevaient une grande corne d’abondance richement ornementée, d’où retombaient en gerbes de gigantesques fleurs de lotus.

Le Pharaon était coiffé d’un casque allongé en mitre, découpant par une échancrure la conque de l’oreille et se rabattant vers la nuque pour la protéger. Sur le fond bleu du casque scintillait un semis de points semblables à des prunelles d’oiseau et formés de trois cercles noirs, blancs et rouges ; un liséré écarlate et jaune en garnissait le bord, et la vipère symbolique, tordant ses anneaux d’or sur la partie antérieure, se redressait et se rengorgeait au-dessus du front royal ; deux longues barbes cannelées et de couleur pourpre flottaient sur les épaules et complétaient cette coiffure d’une majestueuse élégance.

Un large gorgerin à sept rangs d’émaux, de pierres précieuses et de perles d’or s’arrondissait sur la poitrine du Pharaon et jetait de vives lueurs au soleil. Pour vêtement supérieur il portait une espèce de brassière quadrillée de rose et de noir, dont les bouts allongés en bandelettes tournaient