Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

magna ; mais bien des fois déjà nous avons été déçus ; les chercheurs de trésors nous ont toujours devancés.

— Une tombe que n’auront fouillée ni les rois pasteurs, ni les Mèdes de Cambyse, ni les Grecs, ni les Romains, ni les Arabes, et qui nous livre ses richesses intactes et son mystère vierge, continua le savant en sueur avec un enthousiasme qui faisait pétiller ses prunelles derrière les verres de ses lunettes bleues.

— Et sur laquelle vous publierez une dissertation des plus érudites, qui vous placera dans la science à côté des Champollion, des Rosellini, des Wilkinson, des Lepsius et des Belzoni, dit le jeune lord.

— Je vous la dédierai, milord, je vous la dédierai : car sans vous qui m’avez traité avec une munificence royale, je n’aurais pu corroborer mon système par la vue des monuments, et je serais mort dans ma petite ville d’Allemagne sans avoir contemplé les merveilles de cette terre antique », répondit le savant d’un ton ému.

Cette conversation avait lieu non loin du Nil, à l’entrée de la vallée de Biban-el-Molouk, entre le Lord Evandale, monté sur un cheval arabe, et le docteur Rumphius, plus modestement juché sur