Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/145

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de flamme des préparations du festin, étaient placés sur des guéridons à quelque distance des convives ; les plats de bronze, de bois odorant précieusement sculpté, de terre ou de porcelaine émaillée de couleurs vives, contenaient des quartiers de bœuf, des cuisses d’antilope, des oies troussées, des silures du Nil, des pâtes étirées en longs tuyaux et roulées, des gâteaux de sésame et de miel, des pastèques vertes à pulpe rose, des grenades pleines de rubis, des raisins couleur d’ambre ou d’améthyste. Des guirlandes de papyrus couronnaient ces plats de leur feuillage vert ; les coupes étaient également cerclées de fleurs, et au centre des tables, du milieu d’un amoncellement de pains à croûte blonde, estampés de dessins et marqués d’hiéroglyphes, s’élançait un long vase d’où retombait, élargie en ombrelle, une monstrueuse gerbe de persolutas, de myrtes, de grenadiers, de convolvulus, de chrysanthèmes, d’héliotropes, des sériphiums et de périplocas, mariant toutes les couleurs, confondant tous les parfums. Sous les tables mêmes, autour du socle, étaient rangés des pots de lotus. Des fleurs, des fleurs, des fleurs, encore des fleurs, partout des fleurs ! Il y en avait jusque sous les sièges des convives ; les femmes en portaient aux