Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/176

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VII

Lorsque le jour parut, Nofré, qui couchait sur un petit lit aux pieds de sa maîtresse, fut surprise de ne pas entendre Tahoser l’appeler comme d’habitude en frappant ses mains l’une contre l’autre. Elle se souleva sur son coude et vit que le lit était vide. Cependant les premiers rayons du soleil, atteignant la frise du portique, commençaient seulement à jeter sur le mur l’ombre des chapiteaux et le haut du fût des colonnes. Tahoser ordinairement n’était pas si matinale, et elle ne quittait guère sa couche sans l’aide de ses femmes ; jamais non plus elle ne sortait qu’après avoir fait réparer dans sa coiffure le désordre de la nuit et verser sur son beau corps des affusions d’eau parfumée qu’elle recevait à genoux, les bras repliés devant sa poitrine.

Nofré, inquiète, jeta sur elle une chemise transparente, plaça ses pieds dans des sandales en