Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/250

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« Je veux voir Pharaon, répondit la vieille en se frottant le dos.

— Très bien… c’est cela… déranger, pour cette sorcière, Pharaon, favori de Phré, préféré d’Ammon-Ra, conculcateur des peuples ! » firent les soldats en se tenant les côtes de rire.

Thamar répéta opiniâtrement : « Je veux voir Pharaon tout de suite.

— Le moment est bien choisi ! Pharaon a tué tantôt à coups de sceptre trois messagers ; il se tient sur sa terrasse, immobile et sinistre comme Typhon, dieu du mal, » dit un soldat daignant descendre à quelque explication.

La servante de Ra’hel essaya de forcer la consigne ; les javelines lui tombèrent en cadence sur la tête comme des marteaux de l’enclume.

Elle se mit à pousser des cris d’orfraie plumée vive.

Au tumulte, un oëris accourut ; les soldats cessèrent de battre Thamar.

« Que prétend cette femme, dit l’oëris, et pourquoi la frappez-vous de la sorte ?

— Je veux voir Pharaon ! s’écria Thamar se traînant aux genoux de l’officier.