Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/290

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protubérances menaçantes, des hydres verdâtres et visqueuses, des aspics aux crochets mobiles, des trigonocéphales jaunes, des orvets ou serpents de verre, des crotales au museau court, à la robe noirâtre, faisant sonner les osselets de leur queue ; des amphisbènes marchant en avant et en arrière ; des boas ouvrant leur large gueule capable d’engloutir le bœuf Apis ; des serpents aux yeux entourés de disques comme ceux des hiboux : le pavé de la salle en était couvert.

Tahoser, qui partageait le trône du Pharaon, levait ses beaux pieds nus et les ramenait sous elle, toute pâle d’épouvante.

« Eh bien, dit Pharaon à Mosché, tu vois que la science de mes hiéroglyphites égale ou surpasse la tienne : leurs bâtons ont produit des serpents comme celui d’Aharon. Invente un autre prodige, si tu veux me convaincre. »

Mosché étendit la main, et le serpent d’Aharon se précipita vers les vingt-quatre reptiles. La lutte ne fut pas longue ; il eut bientôt englouti les affreuses bêtes, créations réelles ou apparentes des sages d’Égypte ; puis il reprit sa forme de bâton.

Ce résultat parut étonner Ennana. Il pencha