Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/298

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tage d’étudier la sagesse dans les chambres mystérieuses du Labyrinthe, où quelques rares initiés peuvent seuls parvenir, tant les épreuves à subir sont rebutantes.

« À mon tour, dit-il, maintenant. »

Et il étendit sur le Nil sa canne gravée de signes hiéroglyphiques, en marmottant quelques mots d’une langue si ancienne qu’elle ne devait déjà plus être comprise au temps de Ménei, le premier roi d’Égypte ; une langue de sphinx, aux syllabes de granit.

Une immense nappe rouge s’étendit soudainement d’une rive à l’autre, et le Nil recommença à rouler ses ondes sanglantes vers la mer.

Les vingt-quatre hiéroglyphites saluèrent le roi comme s’ils allaient se retirer.

« Restez, » dit Pharaon.

Ils reprirent leur contenance impassible.

« N’as-tu pas d’autre preuve à me donner de ta mission que celle-là ? Mes sages, comme tu vois, imitent assez bien tes prestiges. »

Sans paraître découragé des paroles ironiques du roi, Mosché lui dit :

« Dans sept jours, si tu n’es pas décidé à laisser aller les Israélites au désert pour sacrifier à l’Éter-