Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/302

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Le roi sourit, fier du pouvoir de ses magiciens.

« Ce n’est pas assez d’avoir rompu l’enchantemant d’Aharon, dit Ennana ; je vais le refaire. »

Ennana agita sa baguette en sens inverse et prononça tout bas la formule contraire.

Aussitôt les grenouilles reparurent en plus grand nombre que jamais, sautillant et coassant ; en un clin d’œil la terre en fut couverte ; mais Aharon étendit son bâton, et le magicien d’Égypte ne put dissiper l’invasion provoquée par ses enchantements. Il eut beau redire les mots mystérieux, l’incantation avait perdu sa puissance.

Le collège des hiéroglyphites se retira rêveur et confus, poursuivi par l’immonde fléau. Les sourcils de Pharaon se contractèrent de fureur ; mais il resta dans son endurcissement, et ne voulut pas obtempérer à la supplication de Mosché. Son orgueil essaya de lutter jusqu’au bout contre le Dieu inconnu d’Israël.

Cependant, ne pouvant se débarrasser de ces horribles bêtes, Pharaon promit à Mosché, s’il intercédait pour lui près de son Dieu, d’accorder aux Hébreux la liberté de sacrifier dans le désert.

Les grenouilles moururent ou rentrèrent sous