Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/35

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gée. Rumphius haletait et ruisselait comme un fleuve ; l’impassible Evandale lui même rougissait et sentait ses tempes se mouiller. Quant au Grec, le vent de feu du désert l’avait desséché depuis longtemps, et il ne transpirait non plus qu’une momie.

Le couloir s’enfonçait directement vers le noyau de la chaîne, suivant un filon de calcaire d’une égalité et d’une pureté parfaites.

Au fond du couloir, une porte de pierre, scellée comme l’autre d’un sceau d’argile, et surmontée du globe aux ailes éployées, témoignait que la sépulture n’avait pas été violée, et indiquait l’existence d’un nouveau corridor plongeant plus avant dans le ventre de la montagne.

La chaleur devenait si intense que le jeune lord se défit de son paletot blanc, et le docteur de son habit noir, que suivirent bientôt leur gilet et leur chemise ; Argyropoulos, voyant leur souffle s’embarrasser, dit quelques mots à l’oreille d’un fellah, qui courut à l’entrée du souterrain et rapporta deux grosses éponges imbibées d’eau fraîche, que les deux voyageurs, d’après le conseil du Grec, se mirent sur la bouche pour respirer un air plus frais à travers les pores humides,