Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/75

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Oh ! je le déchiffrerai, dussé-je y perdre les yeux ! dût ma barbe non coupée faire trois fois le tour de mon bureau ! Oui, je t’arracherai ton secret, mystérieuse Égypte ; oui, je saurai ton histoire, belle morte, car ce papyrus serré sur ton cœur par ton bras charmant doit la contenir ! et je me couvrirai de gloire, et j’égalerai Champollion, et je ferai mourir Lepsius de jalousie ! »

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Le docteur et le lord retournèrent en Europe ; la momie, recouverte de toutes ses bandelettes et replacée dans ses trois cercueils, habite, dans le parc de Lord Evandale, au Lincolnshire, le sarcophage de basalte qu’il a fait venir à grands frais de Biban-el-Molouk et n’a pas donné au British Muséum. Quelquefois le lord s’accoude sur le sarcophage, paraît rêver profondément et soupire…

Après trois ans d’études acharnées, Rumphius est parvenu à déchiffrer le papyrus mystérieux, sauf quelques endroits altérés ou présentant des signes inconnus, et c’est sa traduction latine, tournée par nous en français, que vous allez lire sous ce nom : Le Roman de la momie.


fin du prologue.