Page:Gautier - Le Roman de la momie, Fasquelle, 1899.djvu/82

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

partements, où ne pénétrait qu’une lumière adoucie par l’ombre de la galerie.

Au milieu de la cour scintillait sous le soleil une pièce d’eau bordée d’une marge en granit de Syène, et sur laquelle s’étalaient les larges feuilles taillées en cœur des lotus, dont les fleurs roses ou bleues se fermaient à demi, comme pâmées de chaleur, malgré l’eau où elles baignaient.

Dans les plates-bandes encadrant le bassin étaient plantées des fleurs disposées en éventail sur de petits monticules de terre, et, par les étroits chemins tracés entre les touffes, se promenaient avec précaution deux cigognes familières, faisant de temps à autre claquer leur long bec et palpiter leurs ailes comme si elles voulaient s’envoler.

Aux angles de la cour, quatre grands perséas tordaient leurs troncs et découpaient leurs masses de feuillage d’un vert métallique.

Au fond, une espèce de pylône interrompait le portique, et sa large baie encadrant l’air bleu laissait apercevoir au bout d’un long berceau de treilles un kiosque d’été d’une construction aussi riche qu’élégante.

Dans les compartiments tracés à droite et à gauche de la tonnelle par des arbres nains taillés