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le second rang du collier

ment la courte préface, et, comme l’héroïne de cette sorte d’autobiographie, éprouvait une gêne à peindre elle-même son portrait, elle le pria de vouloir bien le tracer, à sa place, mais en exprimant très sincèrement tout ce qu’il pensait d’elle.

L’auteur disait dans la préface :


Je n’ai pas la prétention d’être un écrivain ; je suis étrangère, j’ai peu d’expérience, mais je regarde et je vois. Je viens de passer quelques mois dans cette grande ville qui s’intitule la lumière du monde ; je ne puis me vanter de la bien connaître, je tiens à prouver du moins que je l’ai observée, et à conserver les impressions que j’ai reçues.

Je demande l’indulgence du lecteur pour ces pages futiles : j’ai dit ce que j’ai vu, simplement, comme je l’ai pensé. Tout est vrai dans ce livre, même le petit roman de cœur qui en est le fond.

On y chercherait vainement des portraits. Je n’ai peint que des tableaux ; s’il s’y trouve quelques ressemblances, c’est que j’aurai eu des souvenirs involontaires.

En réunissant mes notes sur cette société où j’ai vécu une saison, j’ai cherché plutôt un amusement qu’un succès, je ne serai donc ni surprise ni blessée des critiques que l’on m’adressera sans doute. Je les accepte d’avance, en déclarant néanmoins qu’elles ne changeront rien à mes opinions ; tout au plus, m’apprendront-elles à en modifier la forme. J’ai mes convictions et mes idées : bonnes ou mauvaises, je les garde ; elles m’appartiennent en propre, et j’ai pour principe que dans ce monde il faut être soi, c’est la seule manière d’être réellement quelque chose.


Et voici le portrait, où l’on retrouve aisément la couleur et le style de celui qui l’a exécuté :


C’est une de ces femmes qui ne sauraient passer inaperçues et qu’on ne peut oublier lorsqu’on les a rencontrées une fois. Grande, svelte, sa taille est d’une élégance et d’une