Page:Gautier - Le Vieux de la montagne, Armand Colin et Cie, 1893.djvu/101

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Din de m’avoir pressenti innocent dans cette affaire. Je veux être dorénavant son ami sincère et dévoué. Voici ma main, en signe de foi.

Le roi s’avança et mit sa main dans la main ouverte de l’ambassadeur. Celui-ci la retint un instant en silence ; puis il s’écria d’une voix éclatante :

— J’accepte ton serment et le tiens pour loyal et irrévocable. Comme gage de notre sincérité, nous sommes prêts, moi et ceux de ma suite, à recevoir le baptême et à confesser la foi chrétienne.

Tous les évêques, en entendant cette déclaration, se levèrent de leurs bancs, et l’archidiacre Guillaume, les bras en croix, entonna avec enthousiasme un cantique d’action de grâces.

Une immense acclamation emplit la salle, se répercutant de nef en nef, à mesure que la nouvelle se répandait. Beaucoup s’élancèrent dehors, en poussant des clameurs de joie. Bientôt, toute la ville, émotionnée jusqu’aux larmes, connut le miracle de ces conversions inespérées, ot les cloches se mirent à sonner, comme pour une fête, en l’honneur des nouveaux chrétiens.