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CHAPITRE XX.


Miss Amabel, en toilette de bal, regardait dans une glace l’effet produit par une branche de bruyère du Cap, coquettement posée sur ses beaux cheveux. Jamais elle n’avait été plus jolie.

La femme de chambre ayant accompli son office, se retira.

Amabel restée seule, car lady Eleanor Braybrooke, ayant beaucoup à réparer dans l’édifice de ses charmes, restait bien plus de temps que sa nièce entre les mains de ses femmes, éprouva cette espèce de désœuvrement qui s’empare des personnes habillées trop tôt pour une fête.

Elle avait écrit à Volmerange de venir à neuf heures, il en était huit à peine ; c’était donc une heure d’inaction et d’immobilité.

Pour passer le temps elle prit un livre et lut distraitement quelques pages ; puis elle ouvrit le piano et fit jaillir quelques fusées de gammes en