Page:Gautier - Les Deux Etoiles.djvu/95

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denrées des Indes-Orientales et Occidentales, par les hospitaliers propriétaires des oyster-houses et des dépôts de spirit-wines, brandy et autres boissons qui avoisinent ordinairement les poissonneries, qu’on n’avait vu passer personne de semblable aux deux gentlemen dont il donnait la description.

Les policemen interrogés dirent n’avoir vu aucun promeneur, aucun groupe à l’heure où sir Arundell avait disparu ; que, d’ailleurs, le brouillard qui régnait en ce moment empêchait de voir à plus de quatre pas ; mais que cependant ils n’avaient pas entendu le moindre bruit, ni cris, ni trépignement, ni le moindre symptôme de lutte, et que le gentilhomme à la recherche duquel on était s’était à coup sûr en allé de son plein gré.

Où le chercher, dans une ville immense comme Londres, sans le moindre indice qui pût guider les investigations qui eussent dû d’ailleurs s’arrêter au seuil inviolable du foyer anglais, au cas où l’on eût soupçonné la retraite qui le cachait ? C’était de la folie. Sir William Bautry alla cependant à la police, qui promit de s’occuper de la chose, et répandit à travers la ville une cinquantaine de limiers, qui se promenèrent par toutes sortes de rues improbables, et revinrent le soir, les semelles diminuées d’une sensible épaisseur, et crottés jusqu’au collet, mais sans avoir trouvé rien qui eût le moindre rapport avec Benedict ou Sidney.

Tout en se dirigeant à pied vers la maison de miss Amabel Vyvyan, car l’agitation où il était lui