Page:Gautier - Lettre à la présidente, voyage en Italie. 1850.djvu/6

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entr’autres, pendant son voyage en Russie) plutôt pour exercer la verve rabelaisienne qui était en lui, et s’amuser à l’emploi de mots tombés en désuétude, que pour les raisons vulgaires que l’on supposerait.

Il maniait la langue des vieux conteurs gaulois avec une éloquence prodigieuse ; l’une de ces lettres, dont je parle, le fait l’égal de Rabelais ; de ce morceau d’exécution, les artistes de notre métier qui le connaissent, ne parlent qu’avec enthousiasme : c’est le récit d’un voyage en Italie ; il comprend plus de vingt pages et formerait une plaquette… s’il était imprimable. Il ne l’est pas, malheureusement, car il démontrerait quel orfèvre des mots c’était que Théophile Gautier et quel conteur ! »

Cette démonstration que Monsieur Bergerat ne jugeait pas possible, cette lettre, ce chef-d’œuvre de langue grasse et colorée qu’un excès de pudibonderie a tenu si