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marquis de Pontange, de la Canne de M. de Balzac. Tout le monde les a lus : on y trouve ce mélange de sensibilité romanesque et d’observation ironique qui distingue, à dater de cette période, le talent de madame Émile de Girardin. Dans ces romans et ces nouvelles, le monde est peint par quelqu’un qui l’a vu et qui en est ; chose assez rare parmi les auteurs de profession, que leurs études en tiennent ordinairement à l’écart. Cette fois, ce n’est pas le salon jugé du fond d’un cabinet. La prose de madame de Girardin est nette, vive, acérée, claire, malgré quelques recherches ingénieuses, d’une texture excellente, d’une originalité où personne n’a rien à réclamer si parfois ses vers reflètent ses admirations du moment.

Vers 1836, madame de Girardin, sous le transparent pseudonyme du vicomte de Launay, com-