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GÉRARD DE NERVAL.

d’éternelle hésitation, il ne fit rien. Au fond, il n’avait confiance qu’en M. Scribe et ses livrets. La pauvre Balkis, ainsi retenue, se fanait tristement dans l’ombre et la poussière d’un carton. Gérard l’en tira, arrangea les scènes en chapitres et en fit un roman qui parut, si nous ne nous trompons, dans le National. Plus tard, il reprit cette légende et l’inséra, sous forme de récit, dans les Nuits du Ramazan. Ainsi finit la caravane de la reine Balkis, cette vision d’Orient qui préoccupa Gérard autant que le jeune charpentier de la Fée aux miettes, et finit par l’amener comme lui dans la maison des lunatiques. Mais, moins heureux que l’ami de la Fée aux miettes, Gérard ne trouva pas la mandragore qui chante, et un vaisseau à la poupe dorée, aux huit mâts gréés de voiles de pourpre et de cordages de soie, ne vint pas le prendre chez le docteur Blanche