Page:Gautier - Quand on voyage.djvu/223

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blanc, deux de marbre veiné ; trois tritons jouent à ses pieds, et l’eau retombe en jets nombreux dans un bassin octogone dont les quatre petits angles sont ornés de statues de bronze représentant Thétis et Doris et des dieux marins enfants jouant avec des coquillages, des coraux, des madrépores et autres productions de la mer ; huit satyres également de bronze, des mascarons, des cornes d’abondance complètent cette opulente décoration, où se pressent déjà le goût fastueux et mythologique des fontaines du parc de Versailles, goût que l’on croit français et qui n’est qu’italien de la décadence.

La statue équestre de Cosme de Médicis, la meilleure des quatre que Jean de Bologne a eu le bonheur rare d’exécuter dans une vie d’artiste, a beaucoup d’aisance et de noblesse. Le cheval marche bien dans son allure de petit trot ; l’homme est bien en selle ; il n’est pas ridiculement historique, a le costume moitié réel, moitié de fantaisie du grand-duc, et produit un bon effet, monumental. Cette statue est de bronze et a présenté d’assez grandes difficultés de jet ; des bas-reliefs relatifs à l’histoire de Cosme plaquent les quatre faces du piédestal. On remarque le portrait d’un bouffon nain aimé du duc.