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les maîtres chanteurs

— Peut-être à confectionner une bonne paire de brodequins.

— Ah ! je n’en suis pas encore là, s’écrie l’apprenti.

— Voyons, conseillez-moi, dit Walther.

— Eh bien ! sachez que les tons et les modes des maîtres sont très nombreux et qu’ils ont chacun leur nom : il y a le ton court, le ton long et le ton trop long, le mode du papier à écrire, le ton sucré et le ton des roses, le ton de l’amour court et le ton oublié, le mode du zing anglais, de la tige de cannelle, des grenouilles, des veaux, le mode du glouton décédé ou du pélican fidèle…

— Mon Dieu ! qu’est-ce que tout cela ? s’écrie Walther épouvanté.

— Mais il ne suffit pas de savoir les noms, reprend David, il faut savoir comment l’on chante chaque mode pour ne rien changer à la fioriture et à la tabulatur ; pour moi je ne suis pas encore si avancé, et c’est bien souvent le mode du martinet que mon maître me chante, et si ma bonne amie Magdalene ne me vient