Page:Gautier - Richard Wagner et son œuvre poétique, 1882.djvu/138

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
124
l’anneau du nibelung

ment. Il faut donc abandonner ce fils infortuné.

Le dieu, accablé de douleur, s’y résout cependant. C’est au Walhalla que la Walkyrie doit conduire le héros voué à la mort.

Voici venir lesfugitifs qu’Hunding poursuit plein de fureur.

Sieglinde, à bout de force, s’évanouit dans les bras de son fraternel amant.

C’est alors que la Walkyrie attristée se montre à Siegmond.

— Qui es-tu ? dit-il, toi qui m’apparaîs si belle et si sérieuse ?

— Ceux-là qui me voient n’ont plus que peu d’heures à vivre, répond-elle ; bientôt tu me suivras dans la demeure des dieux.

— Sieglinde y viendra-t-elle aussi, demande-t-il ?

— Non, car elle doit vivre encore sur la terre.

— Tu te trompes alors, je ne me séparerai pas d’elle, car tous deux nous allons mourir ici.

Et il lève son épée sur Sieglinde.

Devant cet amour et cette douleur, la Wal-