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l’anneau du nibelung

l’antre où le géant Fafner, transformé en dragon, garde l’or arraché au Nibelung.

Siegfried, tout riant de son aspect hideux, combat le monstre et le tue. Le trésor, il le dédaigne ; il ne prend que l’anneau, dont il ignore le pouvoir, et un heaume magique, qui permet de revêtir toutes les formes.

Le jeune homme, comme alangui, s’étend alors au pied d’un arbre, tout baigné de soleil ; il écoute, en rêvant, les mille bruissements de la forêt. Un désir inconnu trouble son cœur. Tandis que les oiseaux volent par couples, il est seul, lui ! il songe à sa mère, à la compagne de l’homme, cet être mystérieux qu’il n’a jamais vu, et dont il ne sait rien.

Le chant d’un oiseau, qui vole au-dessus de sa tête, finit par captiver son attention. Il prête l’oreille ; il lui semble comprendre le sens de ce chant… l’oiseau lui parle, en effet ; ne serait-ce pas là l’âme de sa mère ?

— Eh ! Siegfried, dit-il, tu possèdes maintenant le trésor ; tu pourrais conquérir aussi la plus belle des femmes. Environnée de