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parsifal

d’attaquer le magicien ? Déjà aux abords du château ennemi le héros nous est ravi… Une femme, terrifiante de beauté, l’a subjugué. Plein d’ivresse il est dans ses bras. Le fer sacré s’échappe de sa main !… Un cri de mort !… Je vole vers le roi ! Klingsor en ricanant disparaît. Il a dérobé la lance divine. En combattant, je protège la fuite du roi. Mais une blessure arde à son côté. C’est elle, la blessure qui ne veut pas se fermer.

Les écuyers attentifs sont venus s’asseoir aux pieds du vieillard.

— Père, disent-ils, parle encore ! Conte-nous, tu as donc connu Klingsor ? Comment cela ?

— Écoutez donc, dit Gurnemanz. C’était au temps où la ruse et la force d’ennemis sauvages menaçaient le royaume de la foi pure ; en une nuit solennelle et sacrée, le pieux héros Titurel, notre roi, vit se pencher vers lui les messagers bienheureux du Rédempteur. Le calice dans lequel il but lors de la Cène, ce vase d’élection auguste et sacré qui, plus tard,