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richard wagner

triomphe ne l’enivrait pas, il me parut même qu’il n’en était pas très vivement impressionné. Les Nibelungen me semblaient déjà loin de son esprit qui méditait d% nouvelles créations.

Il me fit visiter le théâtre dans tous ses détails, depuis l’orchestre invisible s’enfonçant sous la scène jusqu’au mécanisme qui tenait comme suspendues les ondines du Rhin. Il fallut grimper sur des praticable, descendre dans les dessous, et je m’aperçus que le maître n’avait rien perdu de son agilité de Tribschen.

Ceux qui ont assisté à ces admirables représentations de 1876, où tout avait été préparé et dirigé par Wagner, ne les oublieront jamais. Une pareille solennité ne s’était pas reproduite depuis les grandes fêtes, théâtrales de la Grèce antique, et elle restera, dans l’avenir, pour l’histoire de l’art, un événement capital.

Je terminerai ces quelques pages, écrites au courant du souvenir, par la relation de ma dernière visite au maître, recopiée sur mon carnet de voyage.