Page:Gautier - Tableaux de Siége.djvu/266

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ments de brique et de pierre qu’on appelait les ailes des ministres, où étaient établis les bureaux. Un terrassement calculé pour adoucir et modifier le niveau incliné de la cour, permet à leur soubassement de garder la ligne horizontale. C’est dans la balustrade qui borde le terrassement que, sous Louis-Philippe, on a encastré sur de grands piédestaux, à droite et à gauche, car le terrassement est double, les douze statues colossales qui écrasaient si lourdement le pont de la Concorde. On y a joint quatre maréchaux de l’Empire.

Ces colosses d’un blanc froid et criard, d’un galbe disgracieux et d’une extrême pesanteur d’aspect, feraient bien de retourner au dépôt des marbres, à l’île des Cygnes, à moins qu’on ne préférât envoyer chacun des personnages illustres qu’ils représentent à sa ville natale. Isolés, au milieu d’une place, ils seraient d’un meilleur effet.

Les deux pavillons qui s’élèvent à l’entrée de la cour royale n’avaient pas jadis la forme qu’ils ont maintenant. Un toit élégant, percé d’œils-de-boeuf et de mansardes, orné de statues, surmonté d’un lanternon, les couronnait de sa courbe har-