Page:Gautier - Une larme du diable.djvu/77

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nerais peut-être à votre flamme un peu d’espérance pour aliment.

LE FAUTEUIL.

Laisse-moi baiser, ô mon adorable, ton petit pied à roulette de cuivre, et je serai le plus heureux fauteuil du monde.

LA BERGÈRE.

Monsieur, monsieur, lâchez ma jambe ! Ô l’impudent fauteuil ! Mais où avez-vous vu que l’on ait le pied au-dessus du genou ? Scélérat ! ma mère ! ma mère, oh !…

LE SILENCE.

Je ne dis rien et je fais penser beaucoup, bien différent en cela de ces auteurs qui parlent beaucoup et ne font rien penser. Je n’ai pas de langue et suis muet de naissance, et pourtant tout le monde me comprend. Aucun journaliste ne trouve rien à dire sur ma moralité, et si l’auteur de cette triomphante comédie avait eu un peu plus souvent recours à moi, il aurait conservé l’estime du Constitutionnel et de son portier.

UNE CARAFE.

Mon cher pot bleu du Japon, si nous ne mettons