Page:Gautier - Zigzags.djvu/102

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 99 —

sont certainement préférables comme poésie et comme commodité ; on peut aller à droite et à gauche, traverser et couper au lieu de suivre imperturbablement la ligne droite, celle de toutes les lignes qui déplaît le plus aux gens qui n’ont pas le bonheur d’être mathématiciens ou fabricants de chandelles, et qui ont conservé dans un coin de leur âme le sentiment du beau, — provenant, comme on sait, de l’emploi des lignes rondes et des zigzags, vérité très-connue des enfants qui vont à l’école.

Quand le seul inconvénient des chemins de fer ne serait que d’amener la suppression des chevaux et des cochers, ce serait assez, à mon sens, pour qu’on ne les adoptât pas. — J’abandonnerais assez volontiers les cochers pour qui j’ai une sollicitude médiocre ; mais je serais désolé que ce superbe animal qui a fourni à Job et M. Delille le sujet d’une si belle description, disparût de la surface du globe : et vraiment, du train dont y vont MM. les utilitaires, je crains fort que l’on n’en arrive bientôt, comme on le voit dans la caricature de Cruischank, à faire