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tion s’oppose à ce qu’il puisse jamais égaler Londres. Les maisons anglaises sont bâties très-légèrement, car le terrain sur lequel on les construit n’appartient pas à celui qui les fait élever. Tout le terrain de la ville est possédé, comme au moyen âge, par un fort petit nombre de grands seigneurs ou de millionnaires qui permettent d’y bâtir moyennant une redevance. Cette permission s’achète pour un certain temps, et l’on s’arrange de manière à ce que la maison ne dure pas plus que le bail. Cette raison, jointe à la fragilité des matériaux employés, fait que Londres se renouvelle tous les trente ans, et permet, comme on dit, de suivre les progrès de la civilisation. Ajoutez à cela que le grand incendie de 1666 a fait place nette, ce que je regrette fort pour ma part, moi qui ne suis pas très-engoué du génie architectural moderne, et qui aime mieux le pittoresque que le confortable.

L’esprit anglais est méthodique de sa nature ; dans les rues, chacun prend naturellement la droite, et il se forme des courants réguliers de