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vaux blancs) commencent à secouer leur crinière d’écume, et accourent au grand galop du fond de l’étendue. Les white-horses sont appelés chez nous moutons, d’où le verbe moutonner, pour exprimer ces barres blanches qui zèbrent la surface de la mer quand elle devient houleuse, et qui, en effet, ont assez l’air de flocons de laine. N’y a-t-il pas là une différence toute caractéristique ? Les Anglais, peuple hippique, toujours occupés de courses, de races, voient des chevaux partout ; pour eux l’océan est un turf où galopent des coursiers d’écume ; pour le Français, pastoral et troubadour, la mer représente un tapis de gazon vert où paissent de blancs moutons.