Page:Gautier - Zigzags.djvu/337

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 340 —

plumés, comme les gardes du corps du bœuf gras, recevaient tendrement les victimes dans leurs bras, ou les rattrapaient au vol ; d’autres sonnaient du cor ou se précipitaient sur l’ours indomptable de la mer du Nord, armés de lances et de harpons ; en haut le fameux bouledogue Maroquin, si connu pour la force de sa mâchoire, s’enlevait dans une roue d’artifice, suspendu seulement par deux crocs. Tout cela dessiné dans le goût de la complainte du Juif-Errant et de la gravure de Pyrame et Thisbé, formait déjà un spectacle fort réjouissant ; suivait en termes pompeux la nomenclature des acteurs et de leurs prouesses. Peccata, Martin, Carpolin, et dix autres non moins célèbres dans le monde des garçons bouchers, et dont les noms ne nous reviennent pas. En bas se lisait cet avertissement : « Ici l’on vend de la graisse d’ours et autres (de pendu probablement) ; l’on prend les chiens en pension, à l’année ou au mois. Les maîtres d’agrément se payent à part. »

Cette bienheureuse affiche ne se voit plus nulle part, et c’est dommage.