Page:Gay - Albertine de Saint-Albe, Tome I.djvu/146

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sirs de la chasse, et cette importante occupation me délivrait de l’importunité du père, et de l’assiduité du fils.

La vie monotone que nous menions. (et à laquelle je m’étais accoutumée avant de connaître Léon) me devenait tous les jours plus insipide ; le temps me paraissait d’une longueur insupportable, et cependant j’aurais voulu le retenir pour retarder à l’infini l’inévitable mariage dont j’étais menacée.

Enfin, j’arrivai seule un matin chez madame de Genissieux au moment où elle recevait ses lettres ; il y en avait une sur laquelle je jetai un coup d’œil, et qui portait sur le timbre : Turin. Elle la remarqua, la décacheta aussitôt et la lut en s’interrompant de temps en temps pour