Page:Geffroy – Hermine Gilquin, 1907.djvu/127

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quant tant de souvenirs doux et tristes. Fatiguée, elle s’endormit au creux du foin, rêva de la grand’mère qu’elle était allée chercher si loin, inutilement.

Elle se voyait, dans ce rêve, refaisant sa course du matin, mais cette fois elle apportait à la vieille Olympe de l’argent, beaucoup d’argent, de quoi remplir les poches de son tablier, et de belles étoffes pour se faire des robes, et des provisions de toutes sortes pour son petit ménage !… Et la vieille, alors, était heureuse, s’approchait de la visiteuse avec un visage ravi, des yeux hilares, l’embrassait, la choyait, la cajolait, et la fiançait à Jean, qui accourait, vêtu de son linceul, du petit cimetière brûlé de soleil.

— Hé !… Madame Hermine !… Madame Hermine !… Où êtes-vous ?…

On appelait en bas. La voix se fit plus pressante :

— Venez vite !… votre mère va passer !