Page:Geffroy – Hermine Gilquin, 1907.djvu/133

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pour lui dire en phrases entrecoupées :

— Vis du souvenir de ton enfance… Que le présent ne soit plus qu’un instant pour toi !… Console-toi de tout par la mémoire du passé !…

Hélas ! la fille de Mme Gilquin n’était que trop encline à vivre ainsi en arrière, et cette recommandation, bégayée par sa mère au moment suprême où elle allait entrer dans la nuit définitive, ne pouvait qu’enfoncer davantage cette charmante créature dans les ténèbres de l’inertie et de la résignation.

L’enterrement eut lieu selon les rites habituels. Le curé vint chercher le corps, le mena à l’église, puis au cimetière. François Jarry prit juste le temps nécessaire pour la cérémonie. Il conduisit le cortège de deuil avec l’indifférente tenue de l’homme accomplissant une corvée.

Après le repas qui suivit, où Hermine ne parut pas, et que présida son mari, le maître retourna aux champs avec ses servi-