Page:Geffroy – Hermine Gilquin, 1907.djvu/17

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quelicot, du liseron et du navet sauvage, vont-elles envahir son blé, son orge, son seigle, en riant comme des folles ? Va-t-il assister, enragé et impuissant, à cette corruption de son bien par le dévergondage imbécile de la nature ?

Et ces nuages qui s’avancent, venant du côté de la mer, majestueuse flotte aux voiles blanches, vont-ils s’arrêter et crever juste au-dessus de son champ, laissant tomber leur pluie bienfaisante, les larges gouttes qui sonnent aux oreilles du paysan ravi du même bruit que des écus de cinq francs, et même que des pièces d’or sans alliage ? Ou bien, est-ce le vieil ennemi qui rôde toujours dans l’espace, l’orage brutal qui va tout hacher, tout coucher par terre, avec les mitraillades de sa grêle et les coups de canon de son tonnerre ?

L’homme pousse un soupir et se remet à la besogne.

Un autre, plus loin, se lève aussi du champ